mercredi 22 juin 2022

La Présence: quelles significations

 


Le texte qui va suivre, je l’avais écris initialement à main levée, sans me soucier de l’enchainement des idées ni de la profondeur de chacune d’elles. Un indispensable besoin m’appelait à réaliser immédiatement et sans délai l’action de retranscrire sur une feuille blanche ce que je ressentais véritablement. Et c’est ce que j’ai fait.

Maintenant, je me rends compte que j’avais touché à une problématique qui dépasse la question existentielle qui était mienne à savoir « la présence » pour aller aborder cette fois une thématique philosophique plus vaste encore faisant appel à des notions fondamentale que j’hésite, par ma méconnaissance de la chose, nommer métaphysique et qui correspondent à l’être.

Je ne l'ai pas réecris, mais j'ai essayé de donner plus d'explication.

Introduction:


La présence se définie comme un être-là simple, naturel, une réalité indiscutable qui n’a nul besoin d’appendice ou d’ornement pour lui donner d’avantage de contenance ou d’épaisseur. Elle est au-delà du faire ou de toute expérience ponctuelle ou même de toute expérience tout court.

La présence évolue dans un monde ouvert, qui n’a pas besoin de bâtir des certitudes, mais plutôt de les déconstruire.

La présence est libérée de tout retour sur soi : c’est un surgissement et non une démarche réflexive entre deux moments. C’est la résurgence soudaine d’une source qui auparavant était enfouie entre les roches.

Elle est l’histoire de deux entités d’un même être, d’abord perdues  dans une forêt dense et emmêlée, séparées par des chemins qui ne menaient nulle part et qui finissent ensuite par se retrouver et se rejoindre irrévocablement.

Une fois ces deux entités réunies, le conflit intérieur au sein de l’être n’a plus lieu d’exister. La conséquence directe en est l’absence de la projection de ce conflit sur autrui, ce qui permet l’établissement d’une relation saine et responsable. On peut en déduire que la présence à soi, non seulement n’est pas perturbé par la présence de l’autre, mais encore qu’elle assainit la relation, la purifie et l’apaise.

Texte:


La présence, est-ce vouloir dire se rendre présent ?

La présence, est-ce une évolution vers quelque chose de nouveau, une démarche animée par une action sous-jacente, le fruit d’un cheminement ?

La présence, est-ce la fusion de ce qui se réalise en nous et par nous ?

La présence est, à mon sens, la disparition totale de toute distance entre l’être et lui-même, entre nous et nous-mêmes.

La présence est inépuisable ; elle ne s’affaiblit pas à mesure que notre travail s’accomplit, qu’il soit individuel ou collectif, ni ne se dénature ou se dégrade. Un exercice, une opération, un effort, en revanche, prend fin à mesure que la tâche s’achève et que le but est atteint.

La présence n’est pas non plus un accessoire, une épithète ou une quelconque particularité de l’être. L’être et l’acte sont une seule et même chose. Je pourrais encore imager cela en disant, par exemple, que bien que l’artisanat soit une forme particulière de l’art, sa finitude établie par l’objet artisanal, l’art demeure néanmoins. Même si l’acte commence et prend fin, la présence, elle, demeure.

La présence est un jaillissement qui prend forme ou se dévoile à travers tous les actes que nous réalisons. Ne rien faire est aussi un acte.

La présence n’est pas une expérience. La présence n’est pas un état. Elle ne réside pas dans le fait d’éprouver quelque chose dans certaines conditions et pas dans d’autres.

Si je puis donner un exemple : la présence s’est manifestée en moi par des secousses, une sensation de vertige ; des mouvements me balançaient à tribord puis à bâbord. Je venais d’apprendre que la Terre n’était pas plate, mais ronde. Heureusement, cela n’affectera pas ma navigation. Je commence alors à apprendre comment tenir la barre. L’angoisse de l’existence disparaît. Je ne suis plus rivé aux événements du monde ; je les prends comme ils viennent. En moi, ils surviennent ; en eux, je me réalise, me renouvelle, m’actualise. Ils me parlent, et je les écoute bien plus qu’avant. Toute volonté de les commander s’évanouit. La culpabilité ne me ronge plus, car il n’y a plus de distinction entre celui qui agit, celui qui fait et celui qui est.

Pourtant, ce qu’il y a de beau dans la présence, c’est sa fragilité. Ce n’est pas le cas des objets : plus ils sont fonctionnels, utiles, et moins ils peuvent se dérober à notre regard. Leur présence est immédiate, éclatante, d’une clarté si évidente qu’elle finit par blesser le regard et nous rendre indifférents. Seul un artiste peut, peut-être, les abstraire de cette fonction première d’instrument, d’utilité, de servilité, en les enveloppant de mystère, en leur soufflant une âme pour leur faire retrouver une forme de fragilité.

Lorsque nous quittons notre sphère privée et nous apprêtons à entrer dans les espaces communs de la société, nous ne pouvons plus nous soustraire au regard de la communauté des hommes. Nous devenons visibles, et partageons malgré nous le statut des objets, sans pouvoir échapper aux regards d’autrui. Nous devenons atteignables par tous les moyens techno-spatio-temporels (GSM, GPS, caméras…). Pourtant, seul le désir de me connaître pourrait me rendre véritablement présent à l’autre, car c’est à partir de là que commence le mystère de ce que je suis. Je dois préciser, toutefois, que mon propos s’élabore principalement autour de la présence à soi. Cela n’enlève en rien l’importance de la présence de l’autre à moi, ni celle de ma présence à autrui.

Cela dit, je dois insister sur le fait que compte tenu de notre contingence, la présence ne peut jamais être, à l'image des objet, pleine, évidente et absolue, elle surgit de nous jaillit et ravit comme une eau vive sort de la terre continûment.

dimanche 12 juin 2022

Une approche de la Présence

 



Ce qui Est ne peut jamais être défié ou mis en échec par quoi que ce soit. Etre en paix avec soi-même c'est savoir que cela ne peut être autrement qu'il n'est tel que c'est maintenant. Nous devons accepter cela mais sans nous résigner, car nous sommes des êtres intelligent et sensible à la fois, échapper à notre compassion et affectivité serais un mensonge. Est-ce possible de vivre avec un mensonge? Non. Car si la Vie Est alors l'artifice n'est pas. C'est tout!

Il est possible de ne pas reconnaître maintenant ou un peu plus tard ce qui Est, ce que la Vie Est, ce que la Vérité Est, toutefois il nous sera impossible à jamais de changer ce qui Est, la Vie et la Vérité. La Vie est en nous que nous le voulions ou pas.

Devons-nous retourner aux bancs de nos chères écoles pour apprendre ce qu'est la Vérité? Est-ce une pratique, le fruit d'une dialectique?

Avons-nous besoin de défendre ce que nous sommes? Ce qui Est, la Vie, la Vérité n'a pas besoin d'être protéger, défendu sinon elle serait une simple illusion et sans fondement.

Nous avons besoin de désapprendre, de renverser et de mettre à l'endroit notre manière de penser.


Soyer les récipiendaires de ma paix.




jeudi 9 juin 2022

Propositions pour une Approche de La Présence




Chebaa Med, peintre lyrique tangérois


Intellectualiser le débat autour de la Présence est la manière la plus facile d'en éloigner tout auditeur ou participant intéressé.

J'ai visionné plusieurs vidéo où le "Manager" essayait de bonne foi moyennant une argumentation logique de faire éprouvé aux présents une forme d'approche, d'accomplir une sorte de catharsis qui était selon lui utile à la compréhension, à aider chacun à toucher par tout son être cette corde qui vibre à l'intérieur de nous.

Certes, l'effort est louable seulement cela pourrait prendre du "temps" et fatiguer l'aspirant.
Prenant en compte l'historique de ma recherche en tant que chercheur du moment présent (pour éviter dire de mon expérience), je partage les quelques propositions suivantes pour une meilleure approche à mon avis:

  • Demander aux personnes intéressées de faire des lectures difficiles, fortes crayon à la main quelque soit le sujet, de préférence bien sûr artistique, philosophique.
  • Réfléchir à comment les événements se produisent: une cause puis un effet?
  • Se demander si les choses arrivent ou se passent, y réfléchir le temps nécessaire.
  • Cela, selon l'égo, peut prendre du temps, pour mon cas c'était huit ans. Mais heureusesement c'était le temps de l'égo pas du mien, moi je n'ai rien perdu ni gagné d'ailleurs.
  • Réfléchir patiemment aux mots tellement galvaudés par nos sociétés: Amour, sacrifice, donner, recevoir, pardon, compréhension......
  • Éviter, dans la mesure du possible, le mot éveil (parce qu'il n'existe pas), spiritualité.....

Vos propositions sont les bienvenues.

Soyez les récipiendaires de ma paix.
 





 


dimanche 3 avril 2016

Mon chemin vers la présence suite




Cher Imad,

J'ai bien visionné tes vidéos et j'avoue que ta réflexion sur l'instant présent mérite d'être analysée; j'avancerais que tu ne communiques pas seulement ta pensée, mais également "ton expérience" (terme que tu refuses d'employer), comme témoignent tes propos chargés d'émotion.


Je suis heureuse d'apprendre le changement de ton regard, regard affranchi de la mort, de la culpabilité sollicité par le passé, du futur réclamé par la peur, totalement immergé dans l'instant présent. Un seul et unique Imad, serein et confiant, existe grâce à la disparition de toutes les distances qui le séparaient de lui-même. Ainsi, "le voile tombé", rapprochant Imad à lui-même, aux  moyens de la sérénité et la confiance, retrouve son unité, à savoir son unique et authentique identité. En effet, cette unité, expression de l'acceptation de soi où se mêlent nos contradictions et cohérences, ne se manifeste que dans l'instant présent.


J'admets la possibilité de se placer dans un espace, privé du passé et du futur; en l'occurrence, un espace non-codifié dans lequel seul l'instant présent domine car il est question du vide mental (le néant, le silence), où seule la conscience sans la pensée est là.
Toutes les anti-thèses que tu as énumérées: sérénité/colère, joie/douleur... sont acceptées mais elles ne sont pas contrôlées par la pensée. Autrement dit, l'individu se trouve dans un état de présence, à savoir dans un espace de liberté où sont abolis les codes du mental. Cependant, il serait intéressant de se poser les questions suivantes:

- Par quel processus, l'individu atteint l'état de présence qui lui offre le gain en sérénité et en paix, la maîtrise de lui même et l'accord avec lui-même?
- Et comment parvient-il à cette plénitude?


Afin de donner des réponses à ces interrogations, je soutiens la conception de la psychothérapie selon laquelle la manifestation de l'état de présence repose sur une stable détermination qui donne à l'individu une force intérieure lui permettant de réunir toutes les causes et les conditions qui y participent. En d'autres termes, l'individu atteint la plénitude si et seulement si il prend du recul et développe sa concentration intérieure, c'est à dire son attention qui consiste à éduquer son esprit sans le soumettre àune attitude, contraignante, forcée et autoritaire. Dès lors, l'individu, par ce processus, devient maître de lui-même car il a mobilisé ses propres ressources en les canalisant dans le sens de cette plénitude. Pour cela, il a donné une direction à son subconscient qui cherche d'abord, puis trouve ensuite, les causes et les conditions favorables à son objectif, à savoir l'état de stabilité ou l'état de présence, tout en  prenant de la distance par rapport à ses habitudes mentales en vue de leur ôter tout pouvoir.


Alors ne s'agit-il pas de la distance, cher Imad, que tu as connue lors de ton affranchissement?
N'est-ce pas grâce à ton vide mental, es-tu arrivé à dépasser tes peurs et te débarrasser de ta culpabilité, cher Imad?
Ton expérience relative à ta vision concernant l'étendue d'eau azurée en est un parfait exemple.
Tu as décidé de transformer ta vie en te donnant les moyens de connaître une vie heureuse et épanouissante.


Je conclue que c'est à partir de la sérénité,base saine et solide, que naît un heureux accomplissement.


Sanaa Daoud


Bonjour Sanaa, bonjour Tarik J

Merci pour ce mail et l’attention que tu as bien voulu accordé à mes vidéos. Ce n’est pas facile tu sais d’écouter une personne qui diserte de ce sujet sans accorder la moindre attention à sa prestation, je dois m’améliorer comme me l’a fait remarqué Tarik.

Bon je dois te dire que tu es « Chdida » J et  souscris dans l’ensemble à ta façon de voir, l’interprétation de mon cheminement vers ce que je suis maintenant et votre connaissance de mon parcours dans la vie ne peut qu’y mieux aboutir.

Je dois quand même apporter quelques éclaircissement. Il est vrai comme tu dis, à l’ombre il y a certainement un travail du subconscient, mais le passage de plusieurs Imad à un seul s’est déroulé, à ce moment précis, dans un espace vide non révélé, un blanc, un hiatus ! ca s’est fait c’est tout. Hier à Tarik j’ai donné l’exemple d’un pieux perdu, longtemps couché sur le sol qui a été redressé et planté d’un coup de massue dans la terre. Voilà, en étant campé là je ne peux ni avancé ni reculé, tous mes désirs de retourner pour voir ou d’avancer pour évoluer se sont résorber en cet instant, tous ce que j’ai fais ou aspire à faire s’est dilué comme un morceau de sucre dans ce que je suis.

Je n’ai pas changé, s’est mon regard sur la vie qui a été modifié, je voudrais faire la même chose avec mes semblables, c.-à-d., les invités à rester eux même tout en travaillant sur leur regard.

Merci mes amis, vous êtes bon et généreux, encore une fois merci J